{"id":12521,"date":"2021-11-25T00:38:22","date_gmt":"2021-11-24T23:38:22","guid":{"rendered":"https:\/\/labosud-provencebiologie.fr\/?p=12521"},"modified":"2021-11-25T00:38:22","modified_gmt":"2021-11-24T23:38:22","slug":"les-actualites-du-jour-de-mesvaccins-net","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/labosud-provencebiologie.fr\/general\/news-medicales\/2021\/11\/25\/les-actualites-du-jour-de-mesvaccins-net\/","title":{"rendered":"Les actualit\u00e9s du jour de MesVaccins.net"},"content":{"rendered":"
Auteur :<\/strong> Hugues TOLOU<\/p>\n 👉\u00a0<\/span>Le cancer du col de l’ut\u00e9rus est le deuxi\u00e8me cancer le plus fr\u00e9quent chez la femme. Chaque ann\u00e9e en France, plus de 3 000 cas sont diagnostiqu\u00e9s et on d\u00e9plore plus de 1 000 d\u00e9c\u00e8s imputables \u00e0 des formes souvent d\u00e9couvertes avec retard.<\/p>\n 🩺\u00a0<\/span>Dans la presque totalit\u00e9 des cas, ce cancer r\u00e9sulte de l’\u00e9volution de l\u00e9sions pr\u00e9canc\u00e9reuses induites par l’infection persistante de la muqueuse ut\u00e9rine par un papillomavirus humain (PVH, ou HPV pour les Anglo-saxons), transmis lors d’un rapport sexuel. On connait plus de 200 PVH diff\u00e9rents (des g\u00e9notypes), parmi lesquels seuls une douzaine semblent responsables de cancers : il s’agit des g\u00e9notypes 16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, 58, 39, 51, 56, 59. Ce sont toutefois les g\u00e9notypes 16 et 18 (impliqu\u00e9s dans 70 % des cas de cancer du col ut\u00e9rin), puis 31, 33 et 35, qui sont le plus souvent retrouv\u00e9s. Partant de ce constat, des vaccins ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9velopp\u00e9s, tout d’abord contre les g\u00e9notypes 16 et 18 (vaccin divalent toujours commercialis\u00e9 sous le nom de Cervarix), puis contre 16, 18, 6 et 11 (vaccin quadrivalent, Gardasil, destin\u00e9 \u00e0 pr\u00e9venir les l\u00e9sions pr\u00e9canc\u00e9reuses mais aussi les l\u00e9sions b\u00e9nignes imputables aux g\u00e9notypes 6 et 11, les condylomes acumin\u00e9s ; il n’est plus commercialis\u00e9 en France depuis le 30\/12\/2020), enfin nonavalent (Gardasil 9), visant les g\u00e9notypes 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.<\/p>\n 💉\u00a0<\/span>En raison des caract\u00e9ristiques de l’infection par les HPV, qui se maintiennent \u00e0 l’int\u00e9rieur des cellules, les vaccins ne se montrent efficaces que s’ils sont administr\u00e9s avant toute contamination, c’est \u00e0 dire en pratique avant le premier rapport sexuel. Leur effet contre les infections (pr\u00e9sence de virus) et contre les l\u00e9sions d’installation pr\u00e9coce (l\u00e9sions b\u00e9nignes comme les condylomes et l\u00e9sions pr\u00e9canc\u00e9reuses) a pu \u00eatre rapidement d\u00e9montr\u00e9 (voir l’actualit\u00e9 du 4 novembre 2014). Par contre, la mise en \u00e9vidence d’un effet sur l’apparition de cancers, qui se manifestent souvent des d\u00e9cennies apr\u00e8s la contamination, a naturellement demand\u00e9 beaucoup plus de temps. Des mod\u00e8les pr\u00e9voient qu’aucun effet sur l’apparition de cancers ne devrait \u00eatre observable pendant 8 ans apr\u00e8s la vaccination.<\/p>\n 🧬\u00a0<\/span>Une premi\u00e8re d\u00e9monstration a \u00e9t\u00e9 apport\u00e9e par l’\u00e9tude de J. Lei, A. Ploner et coll. (1) en 2020 (actualit\u00e9 du 7 octobre 2020), avec l’utilisation d’un vaccin quadrivalent. Dans cette \u00e9tude, avec un suivi de 11 ans, le risque de pr\u00e9senter un cancer du col de l’ut\u00e9rus \u00e9tait r\u00e9duit de 88 % pour les femmes vaccin\u00e9es avant l’\u00e2ge de 17 ans. Une confirmation vient d’\u00eatre donn\u00e9e par M. Falcaro, A. Casta\u00f1on et coll. (2). Les chercheurs ont examin\u00e9, sur une p\u00e9riode de 13 ans, les cas de femmes \u00e2g\u00e9es de 20 \u00e0 64 ans auxquelles la vaccination par Cervarix avait \u00e9t\u00e9 propos\u00e9e \u00e0 diff\u00e9rents \u00e2ges, en comparaison avec ceux de femmes non vaccin\u00e9es de m\u00eame \u00e2ge. Ils ont observ\u00e9 une r\u00e9duction du risque de cancer de 34 % pour celles ayant pu recevoir le vaccin entre 16 et 18 ans, de 62 % pour celles \u00e0 qui il avait \u00e9t\u00e9 propos\u00e9 entre 14 et 16 ans, et de 87 % pour celles \u00e0 qui il l’avait \u00e9t\u00e9 \u00e0 12 ou 13 ans. Le risque d’apparition de l\u00e9sions pr\u00e9canc\u00e9reuses de haut grade (n\u00e9oplasie cervicale intra\u00e9pith\u00e9liale de grade 3 ou CIN3) \u00e9tait r\u00e9duit de 39, 75 et 97 %, respectivement, dans les m\u00eames groupes. Les auteurs estiment que la vaccination anti-HPV a quasiment \u00e9limin\u00e9 le risque de cancer du col de l’ut\u00e9rus pour les femmes n\u00e9es depuis le 1er septembre 1995, une population pour laquelle le recul reste toutefois trop limit\u00e9. L’efficacit\u00e9 mesur\u00e9e semble sup\u00e9rieure \u00e0 celle estim\u00e9e \u00e0 priori par des mod\u00e8les prenant en compte la pr\u00e9valence des HPV 16 et 18 parmi les cas de cancers du col vus en Angleterre (environ 80 %) et une efficacit\u00e9 vaccinale de 0 \u00e0 100 % en fonction du sch\u00e9ma vaccinal (1 \u00e0 3 doses). Selon les auteurs, qui rappellent que plusieurs \u00e9tudes semblent indiquer qu’une seule dose de vaccin di- ou quadrivalent procurerait en fait la m\u00eame protection que 2 ou 3 doses, plusieurs facteurs pourraient expliquer cette diff\u00e9rence, dont une pr\u00e9valence plus \u00e9lev\u00e9e qu’estim\u00e9e des g\u00e9notypes 16 et 18 et une protection vaccinale crois\u00e9e contre d’autres g\u00e9notypes de HPV \u00e9galement responsables de cancers.<\/p>\n 🧪\u00a0<\/span>Ces r\u00e9sultats, que d’autres \u00e9tudes doivent encore pr\u00e9ciser et confirmer, sont tr\u00e8s en faveur d’une grande efficacit\u00e9 de la vaccination, m\u00eame lorsque, comme ici, elle ne vise que deux des g\u00e9notypes de HPV oncog\u00e8nes. Cette efficacit\u00e9 devrait s’\u00e9tendre aux autres cancers dont les HPV sont responsables, tant chez la femme que chez l’homme : cancers g\u00e9nitaux (vulve, vagin p\u00e9nis), anaux, ORL. Une \u00e9tude de phase 3, qui vient \u00e9galement d’\u00eatre publi\u00e9e dans le Lancet, met en \u00e9vidence l’efficacit\u00e9 de la vaccination par un vaccin quadrivalent dans la pr\u00e9vention des l\u00e9sions g\u00e9nitales et anales, b\u00e9nignes ou canc\u00e9reuses, provoqu\u00e9es chez l’homme par les HPV 6, 11, 16 et 18 (3).<\/p>\n 🥼\u00a0<\/span>En France, o\u00f9 un vaccin divalent et un vaccin nonavalent sont disponibles, le nonavalent (Gardasil 9) est recommand\u00e9 par le Haut conseil de la sant\u00e9 publique (HCSP) depuis 2017 (actualit\u00e9 du 10 avril 2017). Depuis janvier 2021, la recommandation vaut pour les filles et les gar\u00e7ons, avec un m\u00eame sch\u00e9ma vaccinal : deux doses (M0-M6) pour les 11-14 ans, rattrapage en 3 doses (M0-M2-M6) pour les 15-19 ans.<\/p>\n 👉\u00a0<\/span>L’efficacit\u00e9 de mieux en mieux \u00e9tablie des vaccins ne dispense pas toutefois de la n\u00e9cessit\u00e9 du d\u00e9pistage et du traitement pr\u00e9coce des l\u00e9sions pr\u00e9canc\u00e9reuses.<\/p>\n 👉\u00a0<\/span>Retrouvez les actualit\u00e9s MesVaccins.net en ligne, acc\u00e9der aux nouvelles sur les vaccins et acc\u00e9der aux nouvelles de m\u00e9decine des voyages : Cancer du col de l’ut\u00e9rus : une \u00e9tude anglaise confirme l’efficacit\u00e9 de la pr\u00e9vention par le vaccin anti-papillomavirus Auteur : Hugues TOLOU 👉\u00a0Le cancer du col de l’ut\u00e9rus est le deuxi\u00e8me cancer le plus fr\u00e9quent chez la femme. Chaque ann\u00e9e … Continue reading
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