Infections pulmonaires a MYCOPLASMA PNEUMONIAE, Diagnostic par biologie moléculaire.
BULLETIN INFO n° 29
Fréquemment à l’origine d’infections respiratoires communautaires touchant les enfants et les sujets jeunes (première cause de pneumopathie communautaire chez l’enfant de plus de 5 ans), les pneumopathies à Mycoplasma pneumoniae vont souvent poser le problème de leur diagnostic.
Après une incubation souvent longue et qui peut durer plusieurs semaines, la symptomatologie va inclure fièvre, toux généralement sèche, trachéobronchite et céphalées.
Ce tableau clinique ne permet en rien de distinguer de façon sûre l’infection par Mycoplasma pneumoniae de celles provoquées par d’autres pathogènes comme les virus respiratoires ou encore des bactéries comme Streptococcus pneumoniae.
La symptomatologie peut évoluer longtemps, parfois des semaines, et est assez souvent bénigne. Chez les enfants de moins de 5 ans elle se caractérise par une sibilance pulmonaire avec toux parfois accompagnée de diarrhée et vomissements.
Mycoplasma pneumoniae semble être un des facteurs déclenchant de l’exacerbation des poussées d’asthme et peut être également à l’origine de complications extra-pulmonaires notamment neurologiques, hématologiques, dermatologiques, ou rénales.
L’absence de paroi bactérienne chez Mycoplasma pneumoniae rend cette bactérie naturellement résistante aux bétalactamines et est à l’origine d’échecs thérapeutiques qui étaient jusqu’à maintenant un argument diagnostique.
La prise en charge thérapeutique de cette infection repose sur l’utilisation de macrolides (quoi-qu’actuellement on décrit une émergence de résistance à cette classe d’antibiotiques principalement en Asie).
Les tests diagnostiques utilisés peuvent facilement être pris en défaut:
– La radiographie pulmonaire standard ne distingue pas l’infection à Mycoplasma pneumoniae des autres pneumopathies atypiques, et même plus de 20% des cas
peuvent simuler une pneumonie franche lobaire aigüe.
– Le bilan biologique classique n’apporte pas plus de précisions compte tenu de la grande variabilité de la CRP et souvent de l’absence d’augmentation du taux de
polynucléaires neutrophiles. Un taux supérieur à la normale de procalcitonine serait lui plus en faveur d’une infection à pneumocoque.
– La sérologie, n’a longtemps été que le seul moyen d’affirmer le diagnostic , mais la nécessité de prélèvements itératifs à 15 jours d’intervalle, le retard d’apparition
des anticorps et leur persistance en font un test maintenant dépassé.
– Nous n’évoquerons pas la culture de Mycoplasma pneumoniae, incompatible avec
un diagnostic rapide et non réalisée en routine.
Mise en place de test de BIOLOGIE MOLECULAIRE
Le laboratoire Labosud Provence dispose d’un test de biologie moléculaire par amplification des acides nucléiques permettant une recherche directe de Mycoplasma pneumoniae par un prélèvement pharyngé.
AVANTAGES:
Ce test rapide (réalisé en 1 heure), sensible et spécifique permet de rendre le diagnostic à J0 ou J1 en fonction de l’arrivée du prélèvement au laboratoire permettant ainsi d’adapter le traitement afin d’éviter d’éventuelles complications.
Pierre Hance